« It's really you ? :'o » ft. elliot

New York. Vous savez combien de chansons, exactement, inclue le nom de New York dans leur titre ? Ou celui d'un de ses fameux quartiers ? Hm... Il y en a un certain nombre, assez important, figurez-vous. Et Elliot s'était mis dans la tête de toutes les énumérer. Pas essayer, non. Il voulait réussir. Occupation tout à fait stupide et franchement inutile, et, pourtant, il y apssa une bonne partie de la matinée. Les restes d'alcool de la soirée de la veille dans son sang ? Peut-être bien. En tout cas, ce n'était pas vraiment une très bonne idée puisqu'il échoua, évidemment, et qu'il se retrouva de très, très mauvaise humeur - encore plus évident.
Une bonne douche à la sauce Nirvana plus tard (Nirvana.. le groupe, pas ce que vous pensez, petits pervers xD !), l'énervement du garçon avait diminué, sans pour autant disparaître complètement. Il lui fallait encore un bon kilo de frites-hamburgers, pour retrouver son calme.
S'habillant à l'arrache (de toute manière, toutes ses fringues étaient parfaites, alors comment paraître mal habillé ?), revêtant un blouson et fourrant tous le nécessaire dans ses poches, il sortit de son appartement, en un désordre des plus complets. Parce qu'il venait d'arriver, évidemment. (a)

Enfin, bref. Musique dans les oreilles, il rejoignit le McDonalds le plus proche, puis, repas englouti, il ressortit de l'établissement à l'odeur plutôt désagréable pour flâner le long de l'avenue, qui figurez-vous n'avait pas une odeur bien plus plaisante. Jamais content, lui ? Hum. Pas si sûr que ça, à en juger par le soudaine émerveillement qui naquit dans son regard alors glacé, le sourire qui se dessina aux coins de ses lèvres, enfin, bref, lorsqu'il vit au loin l'enseigne du Virgin Media Store. Il était revenu depuis deux semaines, et, honte à lui, il venait de se rendre compte à l'instant qu'il n'avait pas pensé à venir faire un tour dans ce magasin, qu'il avait pourtant si souvent fréquenté quelques années auparavant. Il pressa le pas et, bientôt, il atteint la porte de l'établissement.
Il rentra dans le magasin et ôta ses écouteurs, pensant que la musique d'ambiance serait tout aussi bien. Mm.. Il remit ses écouteurs dans ses oreilles, une légère moue au visage. Hum, sans commentaire. Il flâna un moment dans les rayons, jusqu'à arriver tout au fond la boutique, endroit -d'après ses souvenirs- souvent désert. Il fut donc un peu surpris d'y voir quelqu'un.. Beaucoup moins en reconnaissant Elizabeth. Il se plaça pas très loin d'elle, sans rien dire. Ce ne fut que lorsque du coin de l'œil, il la vit se tourner vers lui, qu'il retira ses écouteurs et tourna la tête vers elle.

Il la toisa de la tête aux pieds. Enfin, toiser ? C'est un bien grand mot, puisque cela impliquerait un certain dédain. Et ça, Elliot n'en éprouvait pas... Du moins, pas plus que d'habitude ! Bref, disons plutôt qu'il la détailla longuement, armé d'une intensité qu'on pourrait jugé un peu trop ... désagréable. Mais, regard trop pressant ou trop impoli, il s'en fichait comme de votre tante Germaine, voyez-vous ?

Ce ne fut que lorsque la jeune fille parla que la zyeutade cessa. Du moins, changea de place. Il alla planter ses prunelles opales dans celles d'Ely, et, toujours en silence, il la regarda quelques interminables secondes. La chanson d'ambiance, déjà bien mollichonne, ralentissait encore dans son tempo, ce qui, malheureusement, ne réduisait pas la durée du temps (ne cherchez pas à comprendre, ça ne veut rien dire). Finalement, il détourna son regard d'acier vers la vieille caisse en bois, où la jeune femme avait pioché un vinyle. Sans la moindre gêne, il tendit sa propre main vers la sienne et s'empara de sa trouvaille. Il ne répondit pas à sa question, pique sarcastique et pourtant placée en toute innocente. Elle voulait jouer avec les mots ? Très bien..

« Led Zep' ? »

Elliot détailla vaguement la vieille couverture, effectivement à l'effigie de Led Zeppelin. C'était l'un des premiers, et apparamment la pièce était de l'époque. La couverture, vieilli et en assez mauvaise état, inspirait pourtant à un quelque chose, une sensation, une bouffée de Je ne sais quoi qui vous pousse à l'écouter. Bon, en même temps... Rien que le nom aurait attiré Elliot. Et Elizabeth, également. Ils étaient relativement différent l'un de l'autre, voire totalement de certains points de vue, mais sur la musique, leurs goûts étaient les mêmes. Ils aimaient les mêmes groupes, les mêmes sons, les mêmes instruments, les mêmes rythmes, les... Vous aurez compris. Ils aimaient.. À l'époque, il y a un peu plus de deux ans de celà. Maintenant, qui sait, peut-être que la jeune Weavers était devenue totalement fan des.. Spice Girls ?
Son regard quitta la pochette vieillie, pour se reposer sur Ely, et Elliot lui tendit le vinyle.

« Toujours attirée par les trucs trop vieux pour toi, à ce que je vois .. »

Un petit sourire, tout ce qu'il y a de plus désagréable, vint discrètement se dessiner sur ses lèvres. Moqueur, mesquin et pourtant si habituelle et par conséquent, presque attachant. Presque

« Ca y est, t'es décidé? »

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videmment qu'elle l'avait reconnu. Juste parce qu'il n'avait pas changé d'un micro poil, pas le plus petit. Enfin, il était juste plus... vieux. Et Elizabeth aussi, dans l'ordre logique des choses. Il était parti de New York il y a maintenant deux ans de cela. Il avait vingt ans à l'époque, & elle seize. Le temps écoulé n'avait pas changé leur différence d'âge. Il en avait vingt deux & elle dix huit dans cinq jours. Enfin bref, ils plantèrent leurs regards l'un dans l'autre, se regardant avec défi. Ils avaient tout les deux deux sales caractères. Quand ils étaient ensemble, cela créait de belles embrouilles. Leur relation était tout à fait désordonnée. D'ailleurs, Ely en voulait terriblement à Elliot. Après tout, ne lui avait t'il pas brisé le coeur; cassé sa fierté? Même si elle ne l'avouera jamais le fait qu'il l'aie trompé avait beaucoup fait souffrir la jeune femme, beaucoup plus qu'elle ne l'avait laissé parraître. Elle avait seize ans à l'époque, jeune & malgré tout fragile. Les souvenirs d'elle en train de verses des litres d'eau par les yeux, de pleurer toutes les larmes que son micro coeur pouvait contenir, de vider toutes les boites de kleenex de son appartement, de se moucher dans des centaines & des centaines de mouchoirs en papier toilettes, de rester cachée sous sa couette, de prétendre à des grippes purulentes, deux semaines ou elle n'était pas sortie, une semaine sans manger, une autre à vomir, des journées entières à écouter des chansons tristes,... Tous ces souvenirs étaient encore trop honteux pour la jeune femme. Elle avait été beaucoup trop stupide de s'attacher à Elliot par le passé pour s'y attacher à nouveau. Sa fierté avait été blessée d'une trajectoire nette & précise, touchant son coeur au passage. Enfin bref, il s'avança vers elle & saisit le vinyle qu'elle avait dans les mains. Les Zeppelin. Magnifique aux yeux d'Elizabeth. Elle avait toujours eu les même gouts musicaux qu'Elliot. La musique n'était qu'une des choses parmis tant d'autres qu'ils avaient en commun - une des autres étant un caractère de chien mal lavé. Evidemment, ils étaient aussi très différents, presque trop différents. Enfin bref, il examina le vinyle sous plusieurs coutures avant de citer le nom de son ' propriétaire musical ' en l'occurrence, Led Zepp'. Waw, au moins, il savait lire, c'était déjà ça. Un sourire froid & distant traversa les lèvres de la jeune femme. Il n'était pas question qu'elle se re rapproche de lui. Elle reprit son vinyle quand il le lui tendit. Il parla, Ely l'écouta d'une oreille distante & ironique. Il devait s'être surpassé pour sortir ça. Elle le contourna & remarqua sa main négligemment posée sur le rebord du bas indiquant ' Dessins animées BO ' avec un sourire négligé elle lui retorqua la même phrase, les yeux rivés sur le bac bleu. Il ne l'avait sûrement pas fait exprès, & puis, il prenait juste appui dessus mais tout prétexte était bon pour casser les gens. En ce moment, surtout Elliot.
« Toujours attiré par les choses trop jeunes pour toi? »

« Toujours attiré par les choses trop jeunes pour toi? »

Le jeune O'Connord haussa un sourcil, mine sarcastique conservée. De quoi parlait-elle ? Était-elle donc tombé aussi bas, au point de rétorquer des phrases exactement pareilles sans raison ? Non, bien sûr que non. Elle avait bien plus de répartie que cela, elle était plus maligne, plus caractérielle. Et, même si elle avait grandi, muri (enfin.. xD), cette chose resterait ancrée dans sa personnalité. Peut-être que deux années s'étaient écoulées depuis la dernière fois qu'il l'avait vu -ailleurs que sur papier glacé, du moins-, qu'il lui avait parlé, qu'il avait senti sa présence près de lui, mais elle n'avait pas pu changer.
Sa présence... Une bouffée d'air froid traversa douloureusement tout le corps du jeune, semblable à une décharge, mais en beaucoup plus lent. Il était à moins d'un mètre d'elle, il venait de s'en rendre compte. Chose, simple et banale chose, inédite durant ces deux longues années précédentes... Il se rendit compte d'une autre chose; Elizabeth Weavers lui avait terriblement manqué.
Elliot détourna son regard d'elle.

Son air moqueur disparut au profit d'un sourire glaciale, parfait reflet de celui de la demoiselle, lorsqu'il comprit que son allusion était causée par sa main, posée inconsciemment sur le bac de BO de dessins animés. Un petit rire s'échappa d'entre ses lèvres, tandis qu'il détaillait vaguement la couverture du premier CD qui s'y trouvait, un WD dont il avait conservé un vague et lointain souvenir. L'instant d'après, ses prunelles, froides en accord avec son sourire, retournèrent se poser sur le visage d'Ely.

« Arrête moi si j'ai faux mais, à l'époque, ça t'a bien arrangé, non ? »

Voix plus légère, plus discrète et plus sarcastique encore.

... À ce train-là, ils étaient encore là à la fermeture. Elizabeth avait de la répartie; ai-je oublié de préciser qu'Elliot n'a pas plus sa langue dans sa poche ? Adorateur de sarcasmes en tout genre, doublé d'une allergie totale à la défaite, le jeune O'Connord conserva un sourire intact, et baissa légèrement la tête, sans lâcher des yeux la petite Weavers (a).

« Défouloir; super. »

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a ça commençait à chauffer entre Elizabeth & Elliot. Les regard froids, distants, leurs petits pics presque innocents. Et pourtant, quelque chose serrait la jeune femme vers son estomac. Le fait était bien réel qu'il était là. Juste à côté d'elle, & qu'elle était là, logiquement, juste à côté de lui. Doucement, les bons souvenirs prenaient de l'emprise sur elle, leur relation sauvage remontait dans ses veines jusqu'à son coeur. Mentalement, elle s'interdit de retomber au milieu du panneau nommé Elliot O'Connord, ainsi que dans tout autre panneau totalement foireux. On n'oublie pas une fierté démolie & un coeur brisé. Toujours ce sourire froid, sarcastique, à la limite du caustique aux lèvres, elle l'écouta parler. Ils avaient toujours eu tous les deux un certain sens de la répartie, encore une chose qu'ils avaient en commun. L'esprit de la jeune femme - même si elle n'en laissait rien paraître - était des plus embrumés. Elle repensait à Elliot, à leur relation & à la période de déprime qui l'avait suivie, elle repensait à tous leurs bons moments, à tous les lieux insolites dans lesquels ils avaient...hum... diverti leur curiosité. Elle pensait aussi aux moments de tendresse qu'ils avaient partagés. C'était rare qu'Elizabeth soit tendre avec quelqu'un et il était tout aussi rare qu'Elliot soit tendre avec quelqu'un, même quelqu'un du sexe opposé. L'un comme l'autre, ils considéraient les gens comme des Kleenex, tu baises & tu jettes. Charmant. Leur relation avait été l'exception dans la vie d'Ely, chose qui faisait qu'elle restait tout de même attachée au jeune homme. Il s'amusait, ça se voyait. Il prenant son pied à revenir la hanter. Prise d'un soudain accès de cynisme, elle n'eut même plus envie de chercher des pics plus blessantes que lui. Tant pis, elle le pendrait à son propre arbre.

« Ca t'as dérangé, toi, peut être? »

Elle reporta négligemment son attention sur les vinyles, un sourire ironique aux lèvres. Elle avait un peu honte, il est vrai, de ressentir cette boule au ventre qui paralysait son cerveau même si son visage, ses gestes étudiés & souples, même si rien ne le laissait paraître. C'était quand même la première fois en deux longues années, qu'elle se retrouvait si près de lui.

pouvait

Elliot O'Connord

« Ca t'as dérangé, toi, peut être ? »

« Pas vraiment, c'est vrai.. »

« Trêve ? »

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iracle; personne n'était encore mort. Ou encore plus miracle, ils ne s'étaient pas encore rués l'un sur l'autre. Auparavant c'était toujours ainsi que les disputes finissaient, dans un lit à satisfaire leurs envies, ou alors, l'un sur l'autre à se battre comme des enfants. On vous avait déjà dit qu'ils avaient toujours eu des rapports... spéciaux. Dans la forme comme dans la pratique. Enfin, trêve de bavardages, elle regarda Elliot se passionner soudainement pour la bande originale de la belle et la bête. Dans un élan de mesquinerie, elle faillit lui demander s'il la désirait pour son anniversaire. Quelque chose plus fort que son ironisme la retint, cependant. Un petit sourire froid aux lèvres, malgré tout, elle se laissait aller peu à peu. Elles baissait les barrières, comme il y a deux ans de cela. En même temps, elle savaient que ni l'un ni l'autre de pouvait être vraiment mesquin avec l'autre. Ils ne s'étaient plus vus depuis ce qui - elle s'en rendait compte à présent - avait été une éternité pendant laquelle chacun avait mûri de son côté.

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lle passa les doigts le long de la caisse, entendant chaque respiration d'Elliot. Tout ses sens étaient comme plus éveillés qu'à l'ordinaire. C'était étrange comme sensation, tout les bruits environnants amplifiés, les yeux fixés sur un vieux vinyle de Bob Marley. Il prit enfin la parole, apparemment tout aussi troublé que la jeune femme par le silence qui les avaient soudainement frappés. Ce qui étonnait le plus Elizabeth c'était la facilité avec laquelle ils avaient tout deux baisés les bras. C'était... stupéfiant. Et un peu effrayant, à vrai dire. C'est avec un mini sourire ironique qu'elle releva les yeux sur le jeune homme quand il eut répondu.

« M'semblait bien. »

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'est avec parcimonie qu'elle songea à lui, & qu'elle en vint à se demander s'il se rappelait que dans cinq jours c'était son anniversaire. Qu'une des raisons qui les avaient faits rompre s'évanouiraient... Ce serait étrange comme sensation. Car même si lorsqu'ils étaient sortis ensemble, elle avait atteint la majorité sexuelle en vigueur, aux yeux de la loi, elle restait un enfant. Rien que cette pensée, rien que ce mot se fit douloureux. C'était tellement... humiliant.

“ N'est-ce rien qu'une idée ou la discution était d'une médiocrité absolue ? M'était-il donc réellement impossible de lui parler autrement qu'à travers sarcasmes ou disputes ? Je laissai quelques souvenirs envahir mes pensées, chose que je m'étais longtemps interdite, peut-être bien de peur d'être pris d'un sentiment de culpabilité, ou alors, j'avais été bien trop lâche envers moi-même pour oser le faire. Peu importe. Je nous revoyais ensemble, il y a deux années de cela. Ensemble. J'essayai de trouver ne serait-ce qu'un instant, un moment où nous avions discuté, vraiment discuté, sans hausser le ton ou quoique ce soit; juste parler. En vain.

La communication est la base de tous les couples qui durent

disait ce matin encore la rubrique de 'Conseils Matrimoniaux' d'un de ces torchons de magazines féminins pour ménagères en manque d'affection et certainement de plaisirs charnels que la libido ramollie par l'âge ou l'alcool de leur cher et tendre époux ne peut assouvir. Étrange, je me souviens avoir souvent communiqué avec Ely à travers le sexe & la déconnade, et pourtant, aujourd'hui, je me retrouve là, comme un con, la BO de la Belle et le Clochard dans les mains, à chercher quelque chose à dire à mon ex, qui, je venais de m'en rendre compte, m'avait terriblement manqué ... „

Elliot reposa l'album dans la caisse bleue, seule chose qu'il était certain de pouvoir remédier. Inconsciemment, il s'en était emparé - par gêne ou par le simple soucis de démontrer une fois de plus sa crétinité absolue du jour ? - et effectivement, le reposer était bien la seule chose qu'il était certain de pouvoir faire. Le croyez-vous réellement capable d'entreprendre la conversation comme ça, maintenant, l'air de rien ? Tout ce qu'il serait capable de lui sortir serait probablement un soupir hautain et moqueur, ou alors, une question divinement absurde & classique, du genre de « Alors, qu'est-ce que tu deviens ? ». Et encore ! pas sûr qu'il parvienne à articuler ces quelques mots, sans s'en aller juste après sans adresser un regard de plus à la jeune Weavers, ou encore sans tourner les dernières intonations d'une manière sarcastique, ce qui produirait un effet de méprise absolue, comme s'il lui demandait ce que sa vie pouvait bien avoir d'intéressant sans Elliot O'Connord.
Un ange passa. La musique d'ambiance changea, passant du lassif morceau à un classique du rock, rythmée, pepsant. Elliot tenta d'y puiser suffisamment de courage et de réconfort -car oui, un profond mal-être glaçait ses membres- pour lui sortir une pique bien croustillante, ironique au possible, histoire de relancer la pseudo-jeu-mini-dispute d'il y a quelques minutes à peine. Peut-être le prendrait-elle mal, mais, au moins, le silence pesant et embarrassant laisserait sa place.

« Alors, tu... T'as eu 18 ans ? »

Il n'osa même pas quitter du regard les titres de Walt Disney des albums qu'il faisait défilé sous ses doigts, s'efforçant de paraître impassible et détaché malgré le sentiment d'être pitoyable qui s'emparait de lui. Pitoyable.

« J'suis vraiment trop conne pour toi, t'sais. »

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lizabeth venait de se trouver une passion invertébrée pour la musique de fond du magasin. Pas à pas leurs gouts musicaux semblaient s'améliorer, peut être finiraient par passer autre chose que du rap us totalement vomitif ou du rnb totalement... et bien vomitif aussi, je suppose. Elle se sentait tellement stupide, debout aux côtés de son ex, dans un magasin de CD dont l'atmosphère renfermée & surtout - surtout! - la musique à faire défaillir le plus résistant des sourds, était d'une nullité incomparable. Le fait qu'elle ne l'aie plus vu depuis deux ans et que ce fut ici, dans un disquaire populaire complètement spécialisé en musique commerciale & non en rock pas vraiment populaire. C'était assez flippant, pour tout vous dire. Elle tentant des regards vers son ex, totalement absorbé par la contemplation des BO de films pour gamins. De plus en plus persuadée d'avoir trouvé son prochain cadeau d'anniversaire - si jamais elle avait encore l'occasion de lui offrir un cadeau, même si elle en doutait. Elle laissa sa main courir le long des bacs bleu criards, le plastique étant légèrement humide, brillant & pas tout à fait attirant. Cette observation faite, elle retira sa main tout en souplesse, se promettant d'à présent, éviter le contact avec le solide bleu trop vif.

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oujours ce silence qui commençait à peser sur les nerfs de la jeune femme, c'était vraiment trop pesant, justement. Vous vous êtes déjà retrouvés dans cette situation? Quand vous crevez d'envie de tout lâcher à quelqu'un mais qu'un soupçon de bon sens vous retient de le faire. Cette lutte intérieure pour savoir quoi faire, dont vous avez l'impression qu'elle n'est pas très délicate & qu'au passage, vous risquez de sacrifier un ou deux boyaux dans la bataille. Si vous avez déjà ressenti ce mal être, cette boule qui grossit - partant de votre bas ventre vers les abysses de votre gorge - vous savez ce que ressentait Elizabeth en ce moment. Si non, laissez tomber & attendez de subir la même chose. Elle fit quelques pas le long des bacs, gardant ses distances avec la matière qu'elle s'était promis de ne plus toucher, même du bout des ongles.

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nvolontairement et tout en progressant le long des caisses, jetant des coups d'oeils aux vinyles et aux CD qui passaient devant ses yeux noisettes, elle se rapprocha légèrement d'Elliot. C'était presque naturel - un peu trop naturel - comme une vieille habitude qui vous reviens en vous réveillant le matin. Quelque chose de pas très agréable. Quand elle s'en rendit compte, elle se stoppa nette, soudain extrêmement passionnée par le raton devant lequel elle se trouvait, en gros, celui des film à l'eau de rose. Superbe choix, Ely, tu prendras lequel? Avec un soupir presque inaudible, elle releva les yeux vers Elliot.

« Dans cinq jours... Pourquoi, tu comptes m'envoyer une carte? »

« Pourquoi, tu comptes m'envoyer une carte ? »

Un semblant de sourire se dessina au coin des ses lèvres, la fine cicatrice de sa joue se creusant en une fossette bien visible. Quel humour ! Elliot, lui envoyer une carte, à elle ? Un bouquet de fleurs ou des chocolats, tant qu'on y est. La seule chose qu'il aurait été d'accord de lui offrir pour son anniversaire était son propre corps, mais il n'était pas sûr qu'Elizabeth puisse accepter un tel présent. (a)

Ses prunelles teintées d'opale s'attardèrent encore quelques secondes dans le bac bleu électrique, à parcourir d'un regard plutôt vague les illustrations des pochettes de tous les albums qu'Elliot avait déjà passé en revue. De plus célèbres aux plus méconnus, chacun des dessins inspiraient à un monde parfait, plein de bonheur, d'amour & de dalmatiens. Si seulement tout cela était vrai ! Enfin, hum, peut-être pas tout; inconsciemment, sa main se porta à sa joue gauche et il redessina du bout des doigts la balafre, à laquelle le mot Dalmatien venait de faire penser le jeune O'Connord, presque inconsciemment. Un monde plein de bonheur & d'amour, mais pas de dalmatiens.
Et encore ! D'amour ? Elliot releva la tête, le regard amèrement amusé. À quoi bon ? L'amour n'était qu'une impression niaiseuse et inutile d'être profondément lié à quelqu'un, profondément et pourtant si fragilement. L'Amour avec un grand «A», une Connerie avec un grand «C». Vous l'aurez certainement compris, Elliot avait déjà souffert avec ça, et, même si à l'époque déjà il n'y croyait que très moyennement, une peine de coeur avait définitivement (?) anéanti la moindre estime qu'il avait en ce sentiment.
Et il s'avère que la fautive se trouvait à quelques centimètres à peine de lui. Fautive, oui, tout à fait. Certes, c'était en partie -d'accord, en très, très grande partie- la faute du jeune homme & ses pulsions à la tromper s'ils avaient rompus, mais elle était tout de même la coupable, coupable du mal, de la culpabilité, du manque, de la tristesse tout simplement qu'avait ressenti Elliot après leur séparation.

Détachant son regard de l'inscription

« BANDES ORIGINALES »

, il reposa ses prunelles tant bien que mal amères & ironiques sur Ely.

« Oh, non, ce n'était qu'une simple question... »

Charmant sourire. Un peu trop, même, pour ne pas paraître hypocrite.

« ... Histoire de savoir si tu n'étais encore qu'une enfant ou pas. »

Elliot haussa les épaules, la défia d'un regard sarcastique. Dans les dents !

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lle décocha un de ces regards à Elliot. Le genre de regard qui ferait retourner le plus courageux de tous les pingouins derrière sa banquise, le genre qui ferait dresser les poils de bras du videur baraqué de la soirée d'hier soir, du genre qui ferait se barrer une armée de hyène affamées, du genre qui rend pas fier monsieur muscle, du genre qui fait peur à Gargamel, du genre croque mitaine juste avant un festin. Le genre de regard qui - peut être - ferait comprendre à Elliot qu'elle n'appréciait pas du tout ce qu'il venait de dire. Elle une enfant? Bien sur que non. Ca faisait longtemps qu'elle n'avait plus rien d'une enfant. Plus rien. Elle avait envie de lui gueuler dessus, de l'attraper par le jeans & de le sortir du magasin de force, d'attraper sa veste & de le tirer jusqu'à la porte en lui gueulant de ne jamais revenir là ou elle se trouvait. Mais le pire dans tout ça c'est qu'elle en était incapable. Comment pourrait t'elle humilier Elliot alors qu'elle prenait autant de... plaisir sadique à se retrouver à ses côtés? Elle se dégoutait elle même de ne pas pouvoir le hair autant qu'elle l'aurait désiré. Un sourire à moitié ironique, moitié meurtrier, elle reprit la parole tendit que le morceau d'ambiance se terminait, soulageant ses tympans pour une courte durée avant d'en remettre un tout aussi horrible.

« Depuis quand ça t'intéresse? »

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aut avouer que la métaphore était subtile. En gros, elle lui répondait tout aussi ironiquement. En effet, lorsqu'il étaient ensemble ça le dérangeait qu'elle soit une enfant? Non. Ca n'avait été qu'un prétexte pour justifier le fait qu'il l'ait trompée, salie. Et c'était ce qu'elle ressentait encore, deux ans au par après. Décidemment, Elliot avait réussi a toucher Elizabeth dans ce qu'elle protégeait le mieux, sa fierté.

mineur

hargneux

« Depuis quand ça t'intéresse ? »

« T'as pas l'impression de te répéter ? »

exactement exacte

» Becauuuse , We're H.O.T ! [Pv's Elliot]
» Breathe Me {feat. Elliot.
» Ca faisait longtemps... {Elliot}